8 choses à savoir avant de se lancer en freelance
Je suis freelance depuis un peu plus d’un an maintenant. Et depuis, j’ai eu le temps de vivre pas mal de situations que je n’avais pas anticipées avant de me lancer. Il est commun de lire des articles qui mentionnent la solitude des freelances ou d’avoir des incertitudes quant à son avenir. Mais il y a beaucoup d’autres choses, plus précises, que j’aurais voulu savoir avant de devenir indépendante. Les voici.
1. On peut choisir une adresse de domiciliation pour son autoentreprise
Quand j’ai débuté, j’ai créé mon autoentreprise et mon site internet. Et sur ce site internet, j’ai l’obligation légale de faire figurer mon adresse postale. Or, je n’avais pas prévu que je connaîtrais un certain succès sur LinkedIn et que j’attirerais des personnes… rageuses, on va dire. Honnêtement, l’idée de mettre sur Internet l’adresse de mon autoentreprise, qui est celle de mon logement et de celui de mon conjoint, ne me plaisait pas du tout…
C’est le meilleur moyen de ne pas retrouver un hater sur le pas de sa porte !
2. La mensualisation des cotisations, c’est beaucoup mieux !
Au moment de créer ma microentreprise, j’ai dû choisir à quelle fréquence je déclarerais mes cotisations à l’Urssaf : tous les mois ou tous les trimestres. J’ai choisi cette deuxième option, parce que ça me paraissait mieux de ne pas payer des trucs tous les mois. Oui, mais ! Tous les trimestres, je dois déclarer mon chiffre d’affaires sur trois mois… et bien sûr, payer les cotisations en conséquence. Et croyez-moi, ça pique 😵
Dès que je l’ai pu, j’ai demandé à l’Urssaf de changer mon statut afin de déclarer tous les mois. Attention cependant, ce changement ne peut se faire que d’une année sur l’autre (en décembre, donc).
3. Il vaut mieux garder ses projets pour soi…
Grâce aux réseaux sociaux, j’ai rencontré de nombreuses personnes avec qui j’ai sympathisé. J’ai fini par parler tous les jours avec certaines d’entre elles, jusqu’à leur parler de mes idées de projets à lancer, comme des formations ou des guides. NE FAITES PAS ÇA ! Surtout pas. Du moins, pas avant de bien connaître une personne.
J’ai eu le malheur de me confier à la mauvaise personne qui a repris mon idée, et ça, croyez-moi, ça fait mal (encore plus venant d’un ami). Donc, même si vous êtes très enthousiaste d’avoir eu une nouvelle idée, ne la criez pas sur tous les toits. Gardez ces choses-là pour vous et sélectionnez soigneusement vos personnes de confiance. Les miennes se comptent désormais sur les doigts d’une main et c’est très bien comme ça.
4. N’acceptez pas de trop gros paiements d’avance
Je m’explique. Quand j’ai commencé, j’étais rédactrice et j’avais très peur de ne pas trouver de clients. Un jour, j’ai été contactée par une entreprise qui voulait que j’écrive des articles pour elle, de façon régulière. On m’a proposé un virement d’une très grosse somme, et j’écrirai divers contenus jusqu’à l’atteindre.
Forcément, ce prix à quatre chiffres était, pour moi, bébé freelance sans revenu, une aubaine, et j’ai accepté. Sauf que les choses ne se sont pas passées comme prévu. Mon client a passé plusieurs mois sans me donner de nouvelles, ou presque. De mon côté, mon emploi du temps se remplissait sur plusieurs semaines, puis plusieurs mois. Puis, j’ai décidé d’arrêter la rédaction web pour me consacrer à la correction. En soi, j’aurais pu continuer d’écrire des articles de temps en temps pour ce client, mais je n’avais plus accès aux outils (payants) que j’utilisais avant pour le SEO.
Finalement, j’ai pris la décision de rembourser mon client. Avec le recul, l’idéal aurait été de proposer plutôt une facture chaque mois, comme ce que je fais aujourd’hui avec mes clients réguliers. Quand on est freelance, notre quotidien peut très très vite évoluer et on n’a pas toujours de visibilité sur les mois à venir, alors mieux vaut être prudent.
5. Le devis : ce document sacré à faire signer
On ne le répétera jamais assez, mais le devis est un élément essentiel à faire signer par votre client. En cas de litige, il sera la preuve que le client s’était bien engagé avec vous, et il vous permettra de faire appel à un organisme de recouvrement si besoin.
J’ai failli vivre l’une des pires choses pour un freelance : l’impayé. Une agence m’a contactée pour que je travaille pour elle, mais c’était une mission urgente, pas le temps de signer le devis (forcément), il fallait que je rende la correction dès le lendemain. Comme ça risquait de devenir un client régulier, j’ai accepté, travaillé sur mes congés, tout rendu en temps et en heure… Et j’ai dû batailler deux mois et demi pour récupérer mes sous.
Désormais, je sais que je n’accepterai plus jamais ce genre de mission urgente avec un client que je ne connais pas, j’ai beaucoup plus à y perdre qu’à y gagner.
6. On n’est pas obligé de répondre à toutes les sollicitations
Là, je parle surtout des réseaux sociaux. Quand j’ai commencé sur LinkedIn, je répondais à tous les messages que je recevais, à tous les commentaires sous mes posts, à tous contenus sous lesquels on me taguait… Normal, quand on débute, il est important de nouer des liens sur la plateforme et d’être réactif.
Mais mon nombre d’abonnés s’est mis à grimper, grimper, et avec, les sollicitations étaient de plus en plus nombreuses. Quand j’ai atteint cinq heures quotidiennes de LinkedIn, j’ai réalisé qu’il y avait un gros problème. Je ne pouvais pas, humainement parlant, continuer ainsi. Il a fallu que je fasse un choix et j’ai donc décidé de ne plus répondre. Ou en tout cas, pas à tout le monde.
La plupart des messages que je reçois sont des questions d’orthographe ou des choses sur mon métier. Pour les premières, je ne peux malheureusement pas passer mon temps à faire des cours de grammaire à chaque personne qui me contacte. D’autant que souvent, les questions portent sur des sujets déjà traités en posts. Pour les deuxièmes, j’ai essayé de répondre autant que possible aux interrogations habituelles sur ce blog, il suffit d’y jeter un coup d’œil.
Quand j’ai pris ma décision, j’avais peur qu’on me le reproche. Ça a été le cas, mais heureusement, très peu. Ainsi, je peux réinvestir ces cinq heures dans la production de mon contenu personnel (mes posts, mes articles, mes newsletters) et offrir des textes bien plus travaillés !
7. Les plannings, c’est la vie !
Ça peut sembler une évidence, mais quand j’ai commencé, je pensais que je n’avais pas besoin de planning. J’avais tout dans ma tête, pourquoi me faire un emploi du temps comme au lycée ? Je vous le dis : mauvaise idée.
Mes premiers mois de freelancing ont été totalement chaotiques. Je n’arrivais pas du tout à anticiper les semaines à venir, je prenais du retard dans mes missions, je dépassais toujours les délais que je m’étais vaguement imposés dans ma tête, ce qui me faisait travailler la nuit et le week-end…
J’ai arrêté de travailler en plein stress, à des heures pas possibles, de me réveiller la nuit parce que j’avais oublié d’écrire un article ou que sais-je d’autre.
8. Freelance ne veut pas dire « dispo H24 »
Pendant plusieurs mois, et jusqu’à très récemment, j’ai donné la mauvaise habitude à certains de mes clients d’être disponible tout le temps. On m’envoyait une correction urgente à faire pour le soir même, je la faisais. Ou bien on me demandait de travailler un week-end, et je le faisais. Toujours pour rendre service.
C’est lorsque j’ai frôlé de très très près le burn out en décembre 2020 (donc il n’y a pas si longtemps) que j’ai réalisé qu’il fallait vraiment que j’apprenne à dire non. Ce n’est pas parce que je travaille de chez moi que je dois accepter de travailler n’importe quand et à n’importe quelles conditions.
C’est à moi d’imposer mes conditions, et pas l’inverse. Et il en va de même pour vous, freelance qui lisez ces lignes ! J’ai donc commencé par boycotter LinkedIn et ma boîte mail le week-end, puis j’ai choisi une heure limite chaque soir à ne pas dépasser. Pour le moment, je termine aux alentours de 20 heures, mais mon objectif de février est de finir plus tôt pour profiter de mes soirées comme une personne normale. On y croit 💪
Et vous, qu’avez-vous appris en devenant freelance ?
Un très bon article, merci
Ravie qu’il vous ait plu 😄
Mélany c’est formidable de réaliser la clarté de vos objectifs et votre vision et talent littéraire
Bonjour,
Je tenais à vous remercier pour cet article qui est très clair ! Je débute en freelance (tout juste une semaine !) donc heureusement que vous avez écrit cet article qui m’aidera beaucoup. J’appliquerai vos conseils !
Bonne journée,
Emeric
Oh merci Emeric, je suis contente d’avoir pu vous aider 😄 bon courage pour cette belle nouvelle aventure 💪
Il me semblait qu’utiliser une adresse juste pour le courrier n’était pas autorisé (en tout cas j’ai le souvenir que c’était comme ça quand je me suis lancée en 2018, ils ont peut-être changé ?).
Excellent article, au style très didactique.
on vit ce que vous avez vécu, et je partage vos remarques.
Je travaille beaucoup,souvent la nuit mais je suis un tout petit dormeur -4h00 me suffisent- mais j’ai un planning, je refuse les contrats mal ficelés, j’arrête d’être trop gentil, mais je fais des « fleurs » à mes bons clients pour qu’iles le restent,… car il y a toujours moins cher ailleurs.
Merci pour votre partage d’expérience.
Je caresse aussi depuis plusieurs années le rêve de me mettre à l’écriture de mon héros récurrent, flic de la concurrence, sur trames d’affaires réelles !
Très utile !! En création actuellement, je reprendrai vos conseils comme source d’attention.
Merci !
Super intéressant ! Melany!! On voit bien ta passion pour ce que tu fais! Merci d’avoir partagé ton expérience et tes conseils! Je débute également une carrière en enseignement free-lance mais en accord avec un institut de langues, et je suis en même temps des cours de Master 2 en FLE (après avoir fini cet été ma première année M1) et j’ai du mal à tenir le coup, surtout avec la maison les enfants et ce qui en suit! Je vais prendre au sérieux tes conseils! 😉🙏🏻
Oh bon courage Dhikra !! Effectivement, ça ne doit pas être un domaine facile, mais j’imagine que ça doit être passionnant 😄