Correcteur : 7 outils pour ne pas faire de fautes

Correcteur : 7 outils pour ne pas faire de fautes

Même lorsque l’on est un Sniper des fautes d’orthographe, difficile de connaître la langue française dans ses moindres détails. Fatigue, doute, inattention… Il peut arriver à n’importe quel correcteur de louper une coquille. Pour éviter de vous mettre dans cette situation, découvrez les sept outils que j’utilise personnellement dans mon travail de correctrice.

1. Antidote

Pendant des années, on m’a rebattu les oreilles avec le logiciel Antidote, comme quoi c’était LE logiciel à avoir quand on est correcteur. Sûrement par esprit de contradiction, avouons-le, je n’avais pas envie de l’acheter. Car, oui, Antidote est un logiciel payant, et c’est aussi ce qui me rebutait.
Finalement, sur les conseils d’Ikram Nemili-Chibani, connue pour ses bons tuyaux, j’ai cédé à la curiosité et j’ai téléchargé la version d’essai. Celle-ci n’engage strictement à rien, elle permet juste d’utiliser le logiciel gratuitement pendant un mois. Et ce qui devait arriver arriva : j’ai été conquise !

Mais Antidote, c’est quoi, en fin de compte ? Il s’agit donc d’un logiciel de correction ultrapoussé. Il permet de corriger des textes sur Word, par exemple, mais aussi sur Internet, en s’installant comme une extension. En plus de repérer les fautes d’orthographe, il remarque les erreurs typographiques, les fautes d’accord et les conjugaisons erronées. Il pointe également les néologismes, les barbarismes et les mots familiers.

Et surtout, surtout ! Antidote permet de repérer les répétitions. C’était, je crois, mon plus gros point faible lorsque je relisais des textes, il m’arrivait souvent d’en laisser passer. Depuis que j’ai Antidote, je peux dégainer synonyme sur synonyme.

Il est possible d’acheter un abonnement à Antidote, ce qui revient à quelque chose comme 5 euros par mois. Personnellement, j’ai opté pour la formule à 119 euros, l’achat définitif du logiciel. Bien sûr, je n’aurai pas accès aux mises à niveau, mais je trouve que c’est plus intéressant financièrement. Et en tant que correcteur professionnel, il est important d’investir dans de bons outils.

Antidote correcteur

2. Le Dictionnaire des difficultés de la langue française

Véritable bible pour n’importe quel correcteur, ce livre est un indispensable à avoir dans sa bibliothèque. Écrit par l’ancien correcteur du Larousse Adolphe V. Thomas, le Dictionnaire des difficultés de la langue française réunit, comme son nom l’indique, les difficultés diverses de notre langue.

Ainsi, au moindre doute, à la moindre interrogation, vous pouvez aller vérifier (j’en profite pour dire qu’il est essentiel, même obligatoire, d’aller faire une recherche dès que l’on a un tout petit doute). Vous voulez savoir la différence entre « jadis » et « naguère » ? Si « pelote » prend un ou deux t ? Quand employer « second » et « deuxième » ? Alors, achetez ce dictionnaire !

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Dictionnaire des difficultés de la langue française

3. Français facile

Alors, je vous l’accorde, ce site est vraiment très moche, il semble tout droit sorti des années 2000. Mais pourtant, que l’on soit correcteur ou non, c’est un vrai joyau d’Internet. Je dois bien m’y rendre tous les jours, soit pour vérifier une information, soit pour faire des exercices, histoire de rester en forme. Eh oui, l’orthographe, c’est comme le footing, il faut beaucoup s’entraîner pour devenir doué, et il faut continuer de s’entraîner pour garder le niveau.

Sur le site Français facile, vous pouvez trouver un peu tout ce qui concerne la langue française : des cours de conjugaison, de vocabulaire, de grammaire, d’orthographe, etc. On y apprend également la prononciation de certains mots. Ce que j’adore surtout, ce sont les exercices qui sont ludiques et faciles à faire (il suffit de cocher la bonne case).

J’ai découvert ce site lorsque je donnais des cours de français à ma cousine de quatrième. Quand il a fallu lui expliquer la nature et la fonction des mots, j’étais complètement tétanisée car j’avais eu un 0 pointé à cet exercice-là en cinquième et personne ne m’avait réexpliqué depuis. Grâce à Français facile, j’ai pu tout reprendre du début et j’ai compris par moi-même avant d’aller l’expliquer à ma cousine !

4. Le Projet Voltaire

Extrêmement connu des étudiants et des chercheurs d’emploi, le Projet Voltaire propose de passer un certificat très valorisé sur un CV. En effet, il montre votre niveau de français, ce qui peut être un vrai plus auprès d’un recruteur. Ce certificat, payant, s’obtient après avoir suivi des cours sur la plateforme pour avoir les connaissances nécessaires.

Toutefois, le site Projet Voltaire regorge de contenu gratuit et accessible à tous. Un peu comme Français facile, on trouve des cours très bien construits sur toutes les notions importantes en français, mais aussi sur plein de petites subtilités.

Un forum est également disponible pour poser vos questions. Attention cependant, les forums ne sont pas toujours des sources fiables, même si le Projet Voltaire tient quand même pas mal la route. Gardez à l’esprit que n’importe qui peut répondre sur ces plateformes (coucou les « médecins » de Doctissimo), et donc raconter de grosses bêtises. J’ai par exemple trouvé un jour sur un forum de grammaire quelqu’un qui affirmait en étant sûr à 100 % que le mot « travail » au pluriel devenait « travails ». J’ai eu le réflexe d’aller vérifier dans le Dictionnaire des difficultés de la langue française, et j’ai bien fait, car c’était totalement faux.

Retenez donc que les forums peuvent être une piste intéressante de recherche, mais à toujours recouper avec une autre source d’autorité (comme celles que je vous présente dans cet article).

Projet Voltaire

5. Le Larousse en ligne

Quand on veut bien écrire français, le dictionnaire, c’est la base de la base. Il m’arrive souvent d’avoir un doute : « micro-organisme », ça prend un trait d’union ou pas ? Et « couvre-feu » au pluriel, ça devient quoi ? Et ça veut dire quoi « uniquité » ? C’est quoi l’étymologie latine de « stipuler » ?

Tout ça, je peux le trouver dans le Larousse en ligne. En plus de donner la ou les définitions d’un mot, il en explique la nature (si c’est un nom commun, un verbe pronominal, un adverbe, etc.), son étymologie et sa prononciation. Ce que je préfère, c’est l’encadré qui précise les éventuelles difficultés. Par exemple, pour le mot « balade », un cadre indiquera qu’il ne faut pas le confondre avec « ballade », qui ne veut pas dire la même chose.

Ce site permet également d’enrichir son vocabulaire et d’aller vérifier le sens de chaque mot. Mais vous voulez un petit secret ? J’ai déjà repéré une coquille dans l’une des définitions. Votre Sniper peut donc se vanter (et non pas se venter) d’avoir corrigé le dictionnaire, rien que ça ! (en vérité, c’était une toute petite minifaute de trait d’union, mais j’étais contente de l’avoir vue)

Larousse

6. La Vitrine linguistique

Zoom cette fois sur un site d’origine québécoise, la Vitrine linguistique, anciennement la Banque de dépannage linguistique, recense un peu toutes les petites difficultés (et même les grosses) que l’on peut avoir en français. On peut la considérer comme une version électronique du Dictionnaire des difficultés de la langue française.

Chaque règle est clairement expliquée avec plusieurs exemples, de manière à ce que l’on comprenne et retienne bien. Le véritable plus du site, selon moi, est qu’il détaille toutes les subtilités de la typographie, ce qui est toujours une source d’arrachage de cheveux. Quand doit-on mettre ou non une espace devant un signe de ponctuation ? Quels sont les différents tirets qui existent ? Comment on fait pour mettre des guillemets dans des guillemets ? Et l’italique, dans tout ça ?

La Vitrine linguistique répond à toutes ces questions. On peut le dire, elle est l’un des plus fidèles alliés du correcteur.

7. L’Académie française

Évidemment, on ne peut pas parler de langue française sans mentionner l’Académie française. Si certains mettent en doute sa légitimité, rappelons tout de même qu’elle a un rôle essentiel, celui de garder une langue cohérente et compréhensible par tous. Et comme aujourd’hui, avec Internet et la mondialisation, on a tendance à inventer des mots à qui mieux mieux, on risque vite de revenir à l’époque des patois où les gens ne pouvaient pas communiquer avec ceux des régions voisines…

Bref, en plus de son dictionnaire, l’Académie française a sur son site internet une section intitulée « Dire, ne pas dire ». Comme son nom l’indique, elle explique quels sont les formules et mots à ne pas employer pour parler correctement français (ex : baser sur) et comment les remplacer (ex : fonder sur, reposer sur, appuyer sur…).

C’est l’occasion de nettoyer le langage de tous les néologismes et les anglicismes exacerbés. Bon, bien sûr, l’Académie est parfois un peu extrême, en préconisant par exemple de dire « jeune pousse » au lieu de « start-up » 🙄 Mais au moins, grâce à elle, nous pouvons savoir quels termes mettre ou non dans un texte académique. Là encore, le correcteur a un allié redoutable dont il ne doit pas se priver !

Académie française


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