Inès Sivignon et l’art du storytelling
Petit rappel : qu’est-ce que le storytelling ?
Pour expliquer ce qu’est le storytelling, j’aime bien prendre pour exemple l’histoire de Shéhérazade. C’est donc l’histoire d’un puissant sultan nommé Schahriar qui connut une déception amoureuse, puisque sa première femme le trompa avec un esclave. À la suite de cet événement, il décida d’instaurer une nouvelle loi : chaque jour, il se marierait avec une femme, et chaque matin, après la nuit de noces, cette femme serait tuée.
Un jour, ce fut Shéhérazade qui fut désignée pour être la future femme du sultan. Heureusement, pour éviter la mort, elle avait un plan. Le soir des noces, Shéhérazade demanda une faveur à son nouveau mari : lui raconter une histoire. Shéhérazade parla toute la nuit, puis s’arrêta au moment où le sultan voulait connaître la suite pour lui dire « Si vous voulez connaître la suite, il faudra m’accorder encore vingt-quatre heures avant de me livrer au bourreau ». Il lui accorda encore une journée. Et ceci pendant mille et une nuits. Le lendemain de la mille et unième nuit, le sultan était tellement amoureux d’elle qu’il décida de vivre éternellement à ses côtés.
Voilà ce qu’est, selon moi, le storytelling. Cette stratégie marketing consiste à capter l’attention du lecteur et à la garder afin de le fidéliser tellement il sera charmé par votre histoire et les valeurs que vous véhiculez. Cet attachement se traduit alors généralement par un passage à l’action comme un abonnement à la newsletter, un achat…
Quel est ton rapport au storytelling, comment tu t’y es intéressée ?
J’ai découvert le storytelling au cours de mon stage de fin de master au sein d’une agence de communication digitale lyonnaise. Là-bas, j’étais rédactrice web stagiaire et, un jour, j’ai eu pour mission de rédiger le manifeste d’une grande chaîne d’hôtels de luxe. Pour cela, je devais utiliser le storytelling. Le problème ? À ce moment-là, je n’avais encore jamais entendu parler de ce concept et j’étais complètement perdue…
J’ai passé des jours et des jours dessus à essayer d’allier narration et marketing, littérature et rédaction web… J’ai fait relire mon texte à toutes les personnes de mon entourage, mais il n’y avait rien à faire. Mon maître de stage n’a pas réussi à obtenir le texte qu’il attendait pour une raison très simple : je n’avais pas les clés en main pour réussir cet exercice complexe.
Avec mon caractère de mauvaise perdante, j’ai traité le storytelling de tous les noms. Mais je crois que je suis aussi un peu sadique, car j’ai décidé de centrer mon mémoire sur le storytelling. Pour cela, j’ai lu beaucoup de contenus sur le sujet. Et j’ai réussi à obtenir un 16/20 ! Aujourd’hui, j’utilise le storytelling au quotidien dans mon métier de rédactrice web.
Quel(s) conseil(s) donner à quelqu’un qui débute en storytelling ?
Formez-vous ! Si vous n’avez pas les moyens, beaucoup de contenus gratuits sont à disposition sur Internet.
Il s’agit d’un guide pratique d’une trentaine de pages qui vous dévoile une méthode en 5 étapes pour avancer sereinement dans la création de votre storytelling ou de celui de vos clients, si vous êtes rédacteur web.
La différence entre storytelling et écriture romanesque ?
L’écriture romanesque a pour but premier de divertir le lecteur, de le faire voyager, de le transporter dans un autre monde. Quoi qu’il en soit, la littérature romanesque n’a pas pour but de vendre, ce qui est le cas du storytelling.
Autrement dit, le storytelling est un contenu marketing qui utilise le schéma narratif traditionnel pour remporter l’adhésion et pousser à l’action (achat, abonnements…). On pourra donc user du storytelling pour vendre un livre, par exemple.
Un romancier est-il un bon storyteller ?
Pas forcément ! Le romancier a un avantage sur les autres personnes : il sait manier à la perfection les mots et jouer avec les figures de style pour générer des émotions chez ses lecteurs.
Cependant, il aura tendance à abuser des descriptions, à multiplier les personnages ou à rédiger des phrases longues et parfois alambiquées. Ce qui est à l’opposé des contenus attendus sur le Web, où les phrases sont courtes et simples pour toucher un grand public.
Enfin, le romancier n’est, par définition, pas un marketeur. Et il ne faut pas oublier que le storytelling est une stratégie marketing. Je pense donc qu’un romancier part avec des atouts en main pour rédiger un bon storytelling, mais que ses connaissances poussées en littérature ne seront pas suffisantes pour autant.
Le storytelling est-il obligatoire en rédaction web ?
Non ! Un rédacteur web peut exercer son métier sans maîtriser l’art du storytelling. Comme il peut exercer sans maîtriser le copywriting ou le référencement SEO. Ainsi, on différencie les métiers de rédacteur web, de storytelleur, de copywriteur et de consultant SEO.
Pour autant, ce sont des compétences complémentaires. Ainsi, un rédacteur accompli maîtrise généralement ces 4 domaines (rédaction, storytelling, copywriting et SEO) pour satisfaire ses clients à 100 %.
Quels sont les avantages et les inconvénients du storytelling ?
Aujourd’hui, l’abondance des publicités (télévisuelles, radiophoniques, affiches publicitaires, Facebook Ads, Google Ads…) engendre un brouhaha d’arguments qui perd le consommateur et qui l’agace.
Pour preuve, la tendance à l’adblocking, qui reste très forte en France avec environ 30 % d’adoption en 2019. Il est ainsi de plus en plus compliqué de vendre, car les consommateurs sont de plus en plus hermétiques aux messages publicitaires.
Les entrepreneurs et marketeurs doivent donc sophistiquer leur approche pour convaincre leurs prospects. Et quoi de mieux pour cela que le storytelling ?
Cette stratégie marketing permet de passer d’un modèle traditionnel en trois étapes (repérer un problème/besoin chez la cible, l’analyser pour trouver comment le corriger et préconiser une solution avec le produit ou service de la marque) à un modèle plus novateur (capter l’attention des internautes par un contenu émotionnel fort, ancrer l’empreinte de la marque dans leur esprit, pour ensuite les inciter à l’action avec des arguments de raison). On se rend bien compte ici que l’approche est moins directe et beaucoup plus douce en passant par les histoires (que tout le monde apprécie) pour ensuite convaincre.
Les inconvénients du storytelling ? Il s’agit d’une pratique complexe à mettre en place pour peu qu’on n’ait pas la bonne méthode.
Comment se former au storytelling ?
Comme évoqué précédemment, il existe de nombreuses ressources gratuites disponibles sur Internet. Cependant, cela demande beaucoup de recherche et surtout, de faire un tri, car on peut trouver le meilleur comme le pire sur le Web.
Dans l’objectif d’aider les entrepreneurs et les rédacteurs web à développer leur business grâce au storytelling, j’ai donc mis à leur disposition une méthode en 5 étapes pour créer un storytelling efficace et authentique.
Pourquoi je n’ai aucun doute sur la valeur des astuces que je divulgue au sein de ce guide ? Car j’utilise moi-même cette méthode au quotidien dans mon métier de rédactrice web freelance et que je l’ai peaufinée au cours des années pour la rendre adaptable à n’importe quel business.
Le travail d’Inès vous intéresse ?
Merci à Inès pour sa participation 💕
Article très intéressant ! 🙂 ça donne envie !