Collaborer avec un freelance : 7 erreurs à éviter

Collaborer avec un freelance : 7 erreurs à éviter

Que vous soyez freelance vous-même ou que vous vous apprêtiez à avoir recours aux services d’un prestataire indépendant, cet article est fait pour vous. Lorsque l’on collabore avec un freelance, on peut faire des erreurs qui viennent perturber le bon déroulement de la mission. Grâce à mes expériences d’autoentrepreneuse, mais également de cliente, je partage avec vous 7 erreurs faciles à ne pas faire pour éviter des déconvenues.

1. Ne pas fixer un délai clair

Lorsque l’on est freelance, l’un des gros problèmes peut être un délai trop court. Vous savez, le classique : « Tu dois corriger ce dossier de 100 pages pour demain matin ! » envoyé à 20 h alors que l’on s’apprête à couper sa boîte mail. C’est extrêmement pénible et stressant.

En tant que client, rappelez-vous que le freelance ne travaille pas que pour vous, il a d’autres clients, sans parler d’une vie personnelle à côté. Si vous voulez être sûr qu’il puisse faire la mission que vous souhaitez lui confier dans les temps, et correctement, il est essentiel de le prévenir suffisamment en avance. Ne serait-ce que par respect pour lui et son planning.

Mais ne pas poser de délai dès le début peut aussi être un problème. Je travaille personnellement avec des indépendants pour mes romans : illustratrices, bêta-lecteurs, correcteurs… Puisque je suis moi-même freelance et parfois confrontée à des clients pénibles, j’ai tendance à vouloir être la plus cool possible. Un peu comme quelqu’un qui a eu une enfance stricte et qui devient un parent laxiste en compensation.

Pour une grande partie des freelances, ne pas donner de délai signifie juste un peu plus de souplesse, mais leur conscience professionnelle leur intimera quand même de ne pas trop lambiner. Mais d’autres n’hésiteront malheureusement pas à en abuser et à faire traîner des mois durant votre commande (encore plus si vous avez payé avant). Et comme vous n’aurez pas décidé d’une date au début de la collaboration, il sera plus difficile de réclamer des comptes.

Donc, même si vous n’avez pas d’exigence particulière, je vous conseille de fixer une date limite, même lointaine, pour recevoir votre commande. Ce sera bénéfique pour vous, mais aussi pour le freelance, qui aura un cap concret à atteindre.

Waiting

2. Ne pas signer de devis

L’une des premières choses que l’on conseille à un freelance, c’est d’absolument faire signer un devis ou un contrat à ses clients. En cas de non-paiement ou de problème, ce précieux document lui permettra de faire valoir ses droits auprès d’un organisme de recouvrement comme Rubypayeur (que je recommande chaudement).

Mais ce document ne protège pas que le freelance. Il est également là pour prémunir le client de potentielles arnaques. Si vous avez payé pour un service, mais que vous n’en voyez pas la couleur malgré des relances, le devis vous aidera à vous faire rembourser ou à obtenir votre dû.

Pour protéger tout le monde et faire que la collaboration se passe au mieux, il est important que le devis ou le contrat soit aussi détaillé que possible. Il doit lister tous les éléments de la collaboration. Par exemple, si vous commandez un article de blog, le rédacteur web précisera sur le devis le nombre de mots, son tarif, les éventuelles recherches à effectuer, le nombre de rectifications qu’il accepte de faire, des options comme le SEO ou le partage sur les réseaux sociaux, vos obligations (ex. : fournir un briefing ou un accès à une plateforme privée pour faire des recherches), etc.

C’est normalement le freelance qui le rédigera, puisqu’il s’agit d’une proposition qu’il vous fait et que vous devez accepter ou non. Mais n’hésitez surtout pas à réclamer des ajustements si vous pensez que c’est nécessaire. Pour revenir à la première partie, si le prestataire ne le fait pas, vous pouvez demander à faire figurer dans le devis une date limite de rendu.

Petite précision : le devis ou le contrat ne prend une valeur légale qu’à partir du moment où vous l’avez signé avec la mention « bon pour accord ».

Contract

3. Prendre le premier freelance venu

Le Web déborde littéralement de freelances en tout genre. On peut en trouver sur des plateformes spécialisées comme Malt ou Fiverr, sur les réseaux sociaux, spécialisés comme LinkedIn ou généralistes comme Instagram, Facebook ou Twitter, sur des blogs, sur des forums… Bref, il y a de quoi faire. Un peu trop, justement…

Dans tout cet océan, il peut être compliqué de faire un choix et d’être certain du sérieux et des compétences de la personne. Car, malheureusement, le milieu du freelancing est ouvert à tous. Il est très facile de décréter que l’on est correcteur sans s’être formé, ou traducteur juste parce que l’on sait utiliser Google Traduction. Ainsi, il y a des gens excellents… et des imposteurs (et globalement tous les niveaux de compétence possibles et imaginables).

Je vous conseille donc de prendre quand même le temps de faire de vraies recherches pour trouver votre freelance idéal. Vous pouvez commencer par demander des recommandations aux gens de votre milieu, savoir s’ils ont collaboré avec un prestataire dont ils apprécient le travail et qui pourrait vous correspondre également, selon votre besoin. Le bouche-à-oreille est très efficace, car il permet d’avoir un retour frais et direct.

Prenez aussi le temps de lire, s’il y en a, les avis et recommandations qu’ont reçus les prestataires sur les réseaux ou les plateformes. Bref, faites votre petite enquête pour voir si le freelance que vous avez trouvé est fait pour vous.

Si vous entrez en contact avec lui, posez-lui des questions sur sa façon de travailler, ses exigences, éventuellement son parcours s’il n’est précisé nulle part, pour en savoir plus. Et bien sûr, vous pouvez lui demander un test de compétences, pour savoir si c’est un vrai match ou pas. Attention toutefois : ce type de test doit être rémunéré comme n’importe quelle mission.

Match Tinder

4. Ne pas s’intéresser à sa page de services

Justement, pour bien choisir votre freelance, il faut lire sa page de services. Je ne compte plus les messages que je reçois régulièrement pour me demander de la bêta-lecture, de la rédaction, de la réécriture ou même de l’écriture de biographie… Pire : les personnes sur LinkedIn qui me réclament un rendez-vous téléphonique ou en visio, alors que mon profil précise très clairement que je n’en accepte aucun. Et lorsque je leur demande si elles ont bien lu mon profil avant de me contacter, elles répondent « oui » sans sourciller.
Mélany Bigot LinkedIn contact

Si la plupart des freelances prennent la peine de rédiger une page de services complète ou un profil détaillé sur une plateforme, ce n’est pas pour faire joli. C’est pour expliquer ce qu’ils proposent et ce qu’ils peuvent faire pour vous.

Il m’est par exemple arrivé plusieurs fois de recevoir une demande d’appel sur LinkedIn, sans plus de précision. Après avoir refusé, je demande généralement à la personne ce dont elle a besoin. Parfois, c’est effectivement pour de la correction. Mais d’autres fois, c’était pour me proposer des missions de rédaction ou de traduction. Imaginons que j’aie accepté ces rendez-vous sans poser davantage de questions au préalable : nous aurions tous perdu du temps, le client pour ne pas avoir pris le temps de se renseigner, et moi parce que je ne pouvais pas répondre à sa demande.

Voilà pourquoi, en tant que freelance, il est très important de rédiger une page claire et facilement trouvable. Il n’est pas forcément obligatoire d’avoir un site internet, un simple profil LinkedIn ou Malt peut faire l’affaire. Et vous, en tant que client, prenez bien la peine d’aller lire cette page avant d’entrer en contact avec le freelance. Ces cinq minutes prises maintenant éviteront des heures de perdues plus tard.
Phone call

5. Expliquer son métier à votre prestataire

Ah, ça ! C’est le meilleur moyen de commencer la collaboration sur une très mauvaise base. Ou pire : de ne pas la commencer du tout, parce que le freelance sera vexé et vous enverra promener.

Si vous avez décidé d’engager un prestataire, c’est bien parce qu’il a des compétences que vous n’avez pas, ou alors parce que vous n’avez pas ou plus le temps de vous charger de quelque chose. Je vous l’accorde, il n’est pas toujours facile de déléguer, surtout lorsque l’on adore le contrôle (comme moi). Mais pour le bon déroulé de la collaboration, vous allez devoir apprendre à faire confiance. D’où, d’ailleurs, l’importance de bien sélectionner votre prestataire en amont.

Rappelez-vous que le freelance est un professionnel. Il connaît son métier. La seule chose que vous devez lui expliquer, c’est votre besoin à vous et pourquoi vous avez besoin de lui. Vous n’allez pas chez un pâtissier pour lui expliquer comment il doit faire ses gâteaux. Vous lui dites ce que vous aimez et ce que vous voulez lui commander, et c’est à lui de jouer.

Wait what

6. Le prendre pour votre salarié

Dans la même lignée, rappelez-vous que le freelance n’est pas votre salarié. Certes, vous le rémunérez contre un service qu’il s’engage à vous fournir, selon les modalités précisées dans le devis ou le contrat. Mais cela ne signifie pas qu’il doit être à votre disposition 24 heures sur 24 et qu’il doit se plier à vos moindres exigences (bon, un salarié non plus, normalement…).

Beaucoup ont tendance à penser que comme il est indépendant, le freelance est libre tout le temps. Ce n’est bien sûr pas le cas. Il peut avoir plusieurs clients en même temps. Il peut avoir un travail salarié à côté. Il a une vie personnelle. Quand je reçois des messages le lundi matin de personnes qui s’énervent que je n’aie pas répondu à leur demande urgente de correction le dimanche après-midi, je dois me faire violence pour rester polie.

Le freelance est un partenaire, il travaille avec vous, et ses conditions sont à prendre en compte. Si vous avez besoin d’un prestataire disponible les week-ends, il faudra le préciser au moment de la création du devis, et pas après, une fois que la collaboration aura commencé. Il m’est arrivé de mettre un terme à une mission régulière avec un client parce qu’au bout de plusieurs mois à travailler pour lui la semaine, il a voulu que je le fasse EN PLUS le samedi. Comme il n’était pas possible de trouver un accord, j’ai cessé de travailler avec lui.

Évitez également de le harceler par téléphone ou par message pour savoir où il en est. Certes, la communication est importante, surtout quand on travaille à distance. Mais il y a des limites. Dans votre devis, prévoyez plutôt des points réguliers, tous les soirs, toutes les semaines ou tous les mois pour connaître ses avancées.

Boss employee

7. Ne pas dire ce que vous attendez

Si vous voulez mettre toutes les chances de votre côté pour que la collaboration avec votre prestataire se passe bien, vous allez devoir faire votre part et expliquer ce que vous voulez. Les freelances ne sont pas médiums ni télépathes. Pour que celui que vous avez choisi vous apporte satisfaction, il faudra lui dire ce que vous attendez de lui.

Souvent, c’est d’ailleurs le freelance qui prendra les devants et qui vous posera des questions pour cerner votre besoin. À vous d’y répondre de manière aussi précise que possible. Si pour une raison ou pour une autre, le prestataire ne passe pas par cette étape, je vous conseille vivement de lui expliquer de vous-même ce que vous souhaitez. N’hésitez pas non plus à poser des questions sur sa façon de fonctionner, afin de voir s’il peut coller à vos besoins.

Cet échange préalable est très important, il pourra même vous faire réaliser des choses auxquelles vous n’aurez pas pensé. Il arrive que des auteurs me contactent pour faire corriger leur manuscrit, mais en échangeant avec eux, je constate qu’ils prévoient de m’envoyer leur premier jet sans l’avoir relu eux-mêmes ni fait bêta-lire. Je n’hésite alors pas à leur expliquer l’importance d’une bêta-lecture avant la correction orthographique, et certains décident de suivre mes conseils.

Ne pas dire au freelance ce dont vous avez vraiment besoin, c’est vous exposer à être déçu. Plus les bases seront solides au commencement, et mieux se déroulera la collaboration.

Communication is the key
Maintenant que vous avez toutes les clés en main, vous pouvez vous lancer dans la recherche du prestataire de vos rêves, puis le contacter. Et si vous avez besoin d’une correctrice, vous avez où me trouver 😉


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